Solidarité avec la jeunesse communiste du Venezuela / Solidarity with the Communist Youth of Venezuela

English text follows.

La Ligue de la jeunesse communiste du Canada, réunie en Congrès les 7, 8 et 9 octobre 2023, exprime son entière solidarité envers la Jeunesse communiste du Venezuela (JCV) et le Parti communiste du Venezuela (PCV) à la veille d’être frappés par la répression du gouvernement Maduro. 

En premier lieu, il convient de rappeler que notre organisation a été la seule à défendre avec  fermeté et principe la souveraineté nationale et le processus bolivarien. Nous l’avons fait alors que le parlement canadien se ralliait unanimement derrière l’appui aux sanctions, s’ingérait directement dans les affaires internes du Venezuela au point de faire partie des premières voix à reconnaître l’usurpateur criminel Juan Guaido comme président. D’ailleurs, il le reconnaît toujours alors que le monde entier s’éloigne de cette supercherie. 

De notre côté, nous continuerons évidemment à défendre la souveraineté du peuple vénézuélien et à dénoncer toute tentative de manipulation, d’ingérence et d’invasion dans les affaires internes du pays. 

Cependant, nous ne pouvons rester silencieux devant les récents évènements qui visent à rendre illégal le Parti communiste du Venezuela, premier parti politique à avoir reconnu la valeur anti-impérialiste de Chavez et du processus bolivarien. Nous ne pouvons accepter que le parti au pouvoir, le PSUV, poursuive des pourparlers avec « l’opposition » dont la plupart des éléments devraient être emprisonnés pour les crimes dont ils se sont rendus responsables au cours des dernières années (et dont nos camarades ont bien trop souvent payé les frais) alors qu’il crée de toute pièces un Parti communiste factice dans le but d’illégaliser le PCV. 

Cette dynamique n’est pas anodine. Elle témoigne du fait que devant les attaques répétées et exacerbées de l’impérialisme états-unien et de ses alliés, le gouvernement Maduro a capitulé au lieu de s’engager dans la voie véritablement révolutionnaire notamment en socialisant le secteur de l’import – export, en développant les industries industrialisantes, en procédant à une véritable réforme agraire, etc. À l’inverse, il s’est aventuré dans un compromis avec les impérialistes et la bourgeoisie comprador. C’est ainsi que la Loi organique du Travail est allègrement bafouée, les entreprises autrefois nationalisées sont privatisées, des minières canadiennes expropriées sous Chavez réapparaissent, etc.    

L’illégalisation du Parti communiste et de la jeunesse communiste n’est que l’aboutissement logique de cette dynamique. En effet, pour procéder à ce nouveau partage des rôles où le pouvoir politique reste aux mains du PSUV alors que le pouvoir économique se concentre dans les mains de l’ancienne droite continentale, il faut éliminer la seule opposition de gauche conséquente, soit le PCV. 

Ce scénario témoigne des limites du processus de libération nationale lorsque les communistes sont écartés de celui-ci. C’est pourquoi nous déclarons aujourd’hui que la défense de la souveraineté du Venezuela ne peut se faire au détriment des communistes. Au contraire, la défense de la souveraineté du peuple et de la jeunesse vénézuéliens n’est possible que grâce à l’appui à la lutte des communistes. 

En guise de conclusion, nous estimons qu’il est de bon aloi lors, d’un Congrès de la jeunesse communiste, que de se rappeler les sages conseils prodigués par l’auguste Eduardo Gallegos Mancera dans sa Lettre au jeune communiste : « tu seras presque certainement – espérons que non – objet de la répression déchainée de ceux qui résistent âprement à perdre leurs privilèges. Ne fléchis en aucun instant. L’honneur révolutionnaire prévaut sur toute éventualité, y compris la conservation de sa propre existence. Dans les moments critiques, rappelle-toi l’exemplarité de Julio Fucik, de Che Guevara et de notre Alberto Lovera. Maintiens au plus haut ta dignité de combattant. » 

Par votre courage, vous lui rendez un honneur incommensurable. Nous clôturons donc cette déclaration de la même manière que lui en septembre 1988 : « salut à toi, jeune camarade, qui devras édifier le socialisme, sois-en certain, au XXIe siècle! » 

L’étoile rouge brillera, le coq rouge chantera! 


The Young Communist League of Canada, meeting in Convention on October 7, 8 and 9, 2023, expresses its full solidarity with the Communist Youth of Venezuela (JCV) and the Communist Party of Venezuela (PCV) on the eve of being hit by the Maduro government’s repression.

First of all, it should be recalled that our organization has been the only one to stand firm and principled in defending national sovereignty and the Bolivarian process. We did so at a time when the Canadian Parliament was unanimously rallying behind support for sanctions, interfering directly in Venezuela’s internal affairs to the point of being among the first to recognize the criminal usurper Juan Guaido as president. In fact, it continues to do so, even as the world moves away from this deception.

For our part, we will of course continue to defend the sovereignty of the Venezuelan people and denounce all attempts at manipulation, interference, and invasion in the country’s internal affairs.

However, we cannot remain silent in the face of recent events aimed at outlawing the Communist Party of Venezuela, the first political party to recognize the anti-imperialist value of Chavez and the Bolivarian process. We cannot accept that the party in power, the PSUV, should continue talks with the “opposition,” most of whose members should be imprisoned for the crimes they have committed in recent years (and for which our comrades have all too often paid the price), while at the same time creating a dummy Communist Party out of thin air, with the aim of outlawing the PCV.

This dynamic is not insignificant. It testifies to the fact that, faced with repeated and exacerbated attacks by U.S. imperialism and its allies, the Maduro government has capitulated instead of taking the truly revolutionary path, notably by socializing the import-export sector, developing industrializing industries, carrying out genuine agrarian reform, etc. On the other hand, it ventured into a compromise with the imperialists and the comprador bourgeoisie. As a result, the Organic Labour Law was blithely flouted, formerly nationalized companies were privatized, Canadian mining companies expropriated under Chavez reappeared, and so on.    

The illegalization of the Communist Party and Communist Youth is only the logical outcome of this dynamic. Indeed, in order to achieve this new power-sharing arrangement where political power remains in the hands of the PSUV while economic power is concentrated in the hands of the former continental right, the only consistent left-wing opposition – the PCV – must be eliminated.

This scenario demonstrates the limits of the national liberation process when communists are excluded from it. This is why we declare today that the defense of Venezuela’s sovereignty cannot be achieved at the expense of the communists. On the contrary, defending the sovereignty of the Venezuelan people and youth is only possible by supporting the struggle of the communists.

To conclude, we believe that it is fitting at a YCL-LJC Convention to remember the wise advice given by the august Eduardo Gallegos Mancera in his Letter to the Young Communist: “You will almost certainly – let’s hope not – be the object of unbridled repression by those who bitterly resist losing their privileges. Do not falter in any way. Revolutionary honour prevails over any eventuality, including the preservation of one’s own existence. In critical moments, remember the example set by Julio Fucik, Che Guevara, and our own Alberto Lovera. Maintain your fighting dignity at the highest level.”

By your courage, you are honouring him immeasurably. We therefore close this declaration in the same way as he did in September 1988: “Hail to you, young comrade, who will have to build socialism, be sure of it, in the 21st century!”

The red star will shine, the red rooster will crow!

Solidarité avec le Front commun / Solidarity with the Common Front

English text follows. 

La Ligue de la jeunesse communiste du Canada témoigne de sa pleine solidarité envers la lutte des 420 000 salarié-es des services publics au Québec qui, réunis en Front commun, s’attaquent aux politiques hostiles et anti-populaires du gouvernement de François Legault. Nous étendons notre solidarité aux autres travailleur-euses du secteur public dont la convention collective est échue depuis le 31 mars dernier et les encourageons à emboiter le pas et à joindre la lutte de leurs collègues du Front commun qui adoptent à très forte majorité des mandats de grève allant jusqu’à la grève générale illimitée. 

Nous dénonçons les offres du gouvernement qui, avec une augmentation salariale d’à peine 9% sur cinq ans, sont bien en-deçà du taux d’inflation. Les données de ce même gouvernement planchent en effet sur une inflation qui devrait atteindre plus de 16%, ce qui prouve que son but avoué est d’appauvrir les employé-es du secteur public. Nous dénonçons également les méthodes vicieuses employées par la partie patronale qui, au lieu de négocier de bonne foi, cherche à prendre la population à parti dans l’objectif d’isoler le Front commun et sans doute imposer un retour au travail par loi spéciale. 

Considérant que la lutte dans laquelle s’embarque le Front commun a pour objectif l’expansion et l’amélioration de nos services publics (donc de notre salaire socialisé), la jeunesse tant ouvrière qu’étudiante a tout à gagner en se rangeant derrière cette lutte. En effet, après des décennies de néolibéralisme exacerbé, nos écoles, nos universités et par conséquent, nos conditions d’études se sont dégradées, sans compter le caractère de plus en plus prohibitif des frais de scolarité. Il en est de même de la condition de nos hôpitaux et de notre système de santé lui aussi en proie à la privatisation à toute vapeur. Enfin, rappelons que de meilleures conditions salariales et l’expansion de nos services publics sont un gage de création d’emplois stables, bien rémunérés et syndiqués. 

Nous savons également que cette bataille sera décisive non seulement pour la classe ouvrière de l’ensemble du Québec, mais aussi pour l’ensemble du Canada. En effet, une victoire du gouvernement CAQ galvaniserait les différents dirigeants provinciaux et les encouragerait à imposer plus violemment la feuille de route des monopoles. Car si 420 000 salarié-es en grève contre un seul patron n’arrivent pas, qui y parviendra? Inversement, une victoire du Front commun porterait un coup dur à la CAQ, mais aussi à l’ensemble des gouvernements provinciaux réactionnaires qui cherchent à déposséder la classe ouvrière des quelques conquêtes sociales dont elle bénéficie, mais aussi de ses droits. 

Jeunes communistes, nous reconnaissons le caractère historique de cette mobilisation qui a lieu dans un contexte d’inflation, de hausse des taux d’intérêts et d’un transfert d’argent inégalé du travail vers le capital. C’est pourquoi nous nous engageons à appuyer activement le Front commun et à en promouvoir les demandes au Québec comme ailleurs au Canada où nous mettrons tout en branle pour multiplier les actions de solidarité à travers notre presse, dans nos syndicats et associations étudiantes. 


The Young Communist League of Canada expresses its full solidarity with the struggle of the 420,000 public sector workers in Quebec who, united as a Common Front, are taking on the hostile, anti-people policies of François Legault’s government. We extend our solidarity to other public sector workers whose collective agreements expired on March 31, and encourage them to follow in the footsteps of their Common Front colleagues, who are overwhelmingly adopting strike mandates up to and including an unlimited general strike.

We denounce the government’s offers, which, with a wage increase of barely 9% over five years, are well below the rate of inflation. In fact, the government’s own figures project inflation at over 16%, proving that its avowed aim is to impoverish public sector employees. We also denounce the vicious methods employed by the employer party, which, instead of negotiating in good faith, seeks to appeal to the population with the aim of isolating the Common Front and undoubtedly imposing a return to work by special legislation.

Considering that the struggle in which the Common Front is embarking is aimed at expanding and improving our public services (and therefore our socialized wage), both young workers and students have everything to gain by rallying behind this struggle. Indeed, after decades of exacerbated neoliberalism, our schools and universities, and consequently our conditions of study, have deteriorated, not to mention the increasingly prohibitive nature of tuition fees. The same applies to the condition of our hospitals and healthcare system, which are also falling prey to privatization at full steam. Finally, let us not forget that better wage conditions and the expansion of our public services are a guarantee of stable, well-paid, unionized jobs.

We also know that this battle will be decisive not only for the working class throughout Quebec, but for Canada as a whole. Indeed, a CAQ government victory would galvanize the various provincial leaders and encourage them to impose the monopolies’ roadmap more violently. For if 420,000 workers on strike against a single boss can’t do it, who can? Conversely, a Common Front victory would deal a heavy blow not only to the CAQ, but also to all reactionary provincial governments seeking to deprive the working class of the few social conquests it enjoys, but also of its rights.

As young communists, we recognize the historic nature of this mobilization, which is taking place in a context of inflation, rising interest rates, and an unprecedented transfer of money from labour to capital. That is why we are committed to actively supporting the Common Front and promoting its demands in Quebec and elsewhere in Canada, where we will be pulling out all the stops to multiply solidarity actions through our press, unions, and student associations.