La Ligue de la jeunesse communiste affirme sa solidarité avec la jeunesse iranienne et son soulèvement pour la défense de la paix, de la souveraineté, des droits humains et démocratiques et de la justice sociale. Nous appuyons pleinement les déclarations de la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique et de notre organisation sœur, la Jeunesse du Tudeh d’Iran.
L’abject meurtre de Mahsa Amini, une jeune femme kurde de 22 ans, par la « police des mœurs » à Téhéran a suscité des manifestations dans tout l’Iran. Les jeunes et les étudiant-es sont en première ligne de la lutte, avec des actions de protestation dans les écoles primaires et secondaires ainsi que sur presque tous les campus universitaires. Le Conseil de coordination des associations professionnelles d’enseignant-es iranien-nes a joué un rôle militant important et nous saluons le combat courageux des enseignant-es qui se tiennent aux côtés de leurs étudiant-es et qui de ce fait relient les luttes démocratiques aux luttes économiques. En dépit de la répression violente et meurtrière de l’État, qui a entraîné la mort de jeunes et d’étudiant-es, les manifestations ne montrent aucun signe de ralentissement.
Les revendications du peuple se sont rapidement étendues au-delà du cas de Mahsa Amini pour inclure l’abolition de la « police de la moralité » réactionnaire et détestée, et même la fin du régime théocratique, comme en témoignent les slogans de la lutte : « Mort à l’oppresseur, qu’il s’agisse d’un roi ou d’un guide suprême! » ; « Du Kurdistan à Tabriz, notre patience est à bout! » ; « Si nous ne sommes pas solidaires, nous mourrons un par un! » ; et bien sûr, le cri de ralliement entendu dans le monde entier qui centre l’exploitation et l’oppression systémiques des femmes en Iran : « Femmes, vie, liberté! ».
Alors que le mouvement de protestation en Iran s’élargit, nous pouvons également constater que les forces réactionnaires du Moyen-Orient et leurs soutiens impérialistes d’Amérique du Nord et de l’Union européenne tentent de profiter de la situation pour promouvoir leurs propres intérêts. La YCL-LJC partage les dénonciations des forces progressistes iraniennes vis-à-vis de ces efforts hypocrites.
Nous condamnons également la campagne de bombardements meurtriers menée par l’Iran et la Turquie, cette dernière membre de l’OTAN, dans les régions kurdes d’Irak. Des infrastructures civiles, y compris des écoles, ont été frappées de manière injustifiée, en violation flagrante de la souveraineté du peuple irakien.
Nous savons que l’impérialisme canadien a fait pression pour la mise en place de nouvelles sanctions contre l’Iran, sanctions dévastatrices en tout premier lieu pour la classe ouvrière et les personnes les plus opprimés en Iran. Le gouvernement libéral fédéral et ses partisans du NPD ont maintenu la décision prise par les conservateurs en 2012 de rompre toutes les relations diplomatiques avec l’Iran. Cette politique nuit à la classe ouvrière du Canada et à celle de l’Iran. Si le gouvernement canadien entend sanctionner des responsables gouvernementaux en raison de la violence systémique des forces de sécurité de ce pays à l’égard des femmes, il devrait commencer par se sanctionner lui-même. La police canadienne a toujours négligé les dossiers concernant les femmes et les filles autochtones disparues ou assassinées. De plus, un rapport présenté au Sénat canadien au début de l’année fait état d’une longue histoire de stérilisations forcées de femmes au Canada, « notamment en tant que stratégie de soumission et d’élimination des peuples des Premières nations, des Métis et des Inuits », qui a également touché de manière disproportionnée d’autres groupes vulnérables, notamment les femmes noires et racisées et les personnes handicapées.
Nous sommes entièrement solidaires avec nos camarades de la Jeunesse du Tudeh d’Iran, avec la classe ouvrière et avec le mouvement étudiant progressiste dans leur lutte pour accroître et unifier les forces en faveur d’un mouvement démocratique, laïc et progressiste en Iran. Nous souhaitons exprimer notre plus grande solidarité avec la famille et les amis de Mahsa Amini, ainsi qu’avec toutes les victimes de la « police de la moralité » et du régime théocratique de la République islamique d’Iran. Nous dénonçons toute tentative des forces impérialistes canadiennes et de leurs alliés de l’OTAN d’utiliser la situation actuelle comme prétexte à une nouvelle agression et à l’ingérence impérialiste. Nous réaffirmons que l’avenir de l’Iran et son système politique sont des questions qui doivent être déterminées par le peuple iranien et lui seul. Nous saluons les mobilisations et les revendications justes pour la paix, la souveraineté, les droits humains et démocratiques, et la justice sociale qui prennent place en ce moment même en Iran.