Comité exécutif central de la YCL-LJC, 31 mai 2021
La Ligue de la jeunesse communiste du Canada – Young Communist League of Canada déplore la découverte de 215 enfants au Pensionnat indien de Kamloops et demande à l’État canadien de mettre fin à son génocide des peuples autochtones et de commencer la réconciliation dès maintenant.
La découverte de 215 corps d’enfants non documentés sur le site d’un ancien pensionnat (fermé seulement en 1978) est dévastatrice. Elle n’est cependant pas une surprise. Jusqu’à il y a quelques années seulement, le système des pensionnats au Canada a maltraité, traumatisé et même tué des enfants, dépouillant sept générations de survivant-es et de victimes de leur culture, de leur langue, de leur famille, de leur identité et de leur perception de soi en tant qu’autochtones. Le système des pensionnats, exploité par la Couronne britannique coloniale, l’État canadien, les églises canadiennes et d’autres complices, présentait un taux d’abus sexuels, physiques et mentaux de près de 100 % et des taux de mortalité allant jusqu’à 60 %. Le dernier pensionnat a fermé ses portes en 1996 – malheureusement de notre vivant, pour plusieurs d’entre nous – mais le processus de génocide culturel et physique se poursuit.
Les femmes autochtones continuent d’être stérilisées sans leur consentement à travers le pays, les autochtones représentent près d’un quart des personnes incarcérées dans les prisons canadiennes, et les enfants autochtones constituent la grande majorité des enfants placés en famille d’accueil, alors qu’ils représentent moins de 5 % de la population du pays. Ce ne sont là que quelques-unes des applications modernes des politiques coloniales qui ont fondé l’État canadien.
Nous rejetons la qualification de cette découverte de 215 enfants victimes comme « un rappel d’un chapitre sombre de l’histoire canadienne ». Les fondements du Canada sont coloniaux, et l’État canadien n’a jamais fait d’efforts pour se défaire de sa nature coloniale. Les pensionnats ayant encore existé de notre vivant, il ne s’agit pas simplement d’un « chapitre sombre », ni de « l’histoire » : c’est notre présent.
En tant que jeunes communistes, nous appelons à un véritable processus de réconciliation. Assez d’excuses tardives et de banalités. Le Canada doit faire le strict minimum et répondre immédiatement et dans toute la mesure du possible aux 94 appels à l’action présentés par la Commission de vérité et réconciliation.
Malgré les traumatismes indescriptibles infligés aux peuples autochtones depuis la fondation de l’État canadien, la résistance autochtone se poursuit. Partout au Canada, les jeunes exigent que la politique génocidaire canadienne soit reconnue comme telle. Les jeunes autochtones et les aînés, dont beaucoup sont issus de familles de survivants des pensionnats ou sont eux-mêmes des survivants, exigent que le gouvernement canadien, les églises canadiennes, la Couronne britannique et les collaborateurs de ce génocide reconnaissent ouvertement leur participation, mettent fin à leur complicité dans le génocide en cours et mettent en œuvre les 94 appels à l’action recommandés par la Commission de vérité et de réconciliation. Beaucoup ont honoré ces enfants, seulement 215 parmi d’innombrables autres, en plaçant des chaussures d’enfants sur les marches des pensionnats, des églises et des monuments glorifiant ceux qui ont participé au génocide anti-autochtone.
En tant que jeunes communistes, nous exigeons un nouveau système canadien qui consacre explicitement les droits de toutes les nations autochtones et des autres nations opprimées au sein du Canada et qui permette à ces nations d’avoir la capacité directe de tracer leur avenir. Nous continuons à lutter contre l’impérialisme canadien au pays et à l’étranger, pour l’autodétermination et la souveraineté de tous les peuples. Finies les excuses bidons : nous exigeons la réconciliation et la fin du génocide et du chauvinisme national dès maintenant.