Comité exécutif central, 14 mai 2020
À l’occasion des commémorations de la Nakba, la YCL-LJC réitère son appui le plus sincère envers le peuple palestinien et condamne fermement l’annexion et la colonisation de territoires palestiniens par Israël. Cette journée souligne, pour les Palestinien-nes, les déplacements forcés que des milliers d’entre eux ont eu à subir à la suite de la Déclaration d’Indépendance d’Israël en 1948. Des centaines de milliers de palestinien-nes ont dû fuir leurs villages dont certains ont été vidés de leur population et détruits. Depuis 72 ans, le peuple palestinien lutte pour la reconnaissance de son propre État, à l’image de ses aspirations nationales. Pendant ces longues années, l’État d’apartheid israélien a organisé les attaques les plus meurtrières au mépris total des droits humains et du droit international.
Aujourd’hui, les Palestinien-nes continuent de lutter contre les expropriations. Aujourd’hui, plus de 5 248 000 d’entre eux vivent dans des camps de réfugiés à cause du droit au retour qui leur est nié par Israël. À l’inverse, plus de 375 000 colons israélien-nes se sont installés dans environ 150 colonies en Cisjordanie, à Jérusalem-Est et dans le Golan syrien, une violation inacceptable de la quatrième Convention de Genève.
Devant cette colonisation continue et la fuite en avant de l’impérialisme, les Palestinien-nes résistent malgré la violence de l’État d’Israël dont ils sont victimes. On compte environ 5000 prionnier-ères politiques palestiniens en Israël, dont plusieurs enfants. En plein coeur de la pandémie de COVID-19, ces prisonnier-ères sont confrontés à une menace accrue contre leur santé et sécurité, ce que l’État d’apartheid israélien nie catégoriquement. En fait, Israël a été jusqu’au point d’attaquer et de fermer des centres de dépistages palestiniens à Jérusalem Est, puis d’arrêter des agents de santé distribuant du matériel de dépistage et ce, tout en sachant que la promiscuité des conditions de vie contribue à la propagation du virus.
Le siège de la Bande de Gaza et celui de facto de la Cisjordanie ont fait de ces territoires des prisons à ciel ouvert où la population vit en confinement depuis bien plus longtemps que l’éclosion de la COVID-19. Aujourd’hui, le danger est d’autant plus important qu’il s’agit d’un des territoires les plus densément peuplés au monde et où la COVID-19 s’y propagerait comme une trainée de poudre. Plus que jamais, nous devons nous opposer au siège et aux colonies israéliens là où les Palestinien-nes sont confrontés à l’oppression la plus violente, l’emprisonnement et la mort.
Cependant, les pays impérialistes, en particulier les États-Unis, ont tout fait pour accroitre la mainmise d’Israël sur les territoires palestiniens en empêchant que les Palestinien-nes puissent se prévaloir de leur droit à l’autodétermination. Récemment, Donald Trump a proposé son soi-disant “Accord du siècle” qui n’est ni plus ni moins qu’un plan visant la perpétuité de l’occupation. Le plan de Trump, appuyé par Netanhayu, vise à céder le contrôle de la frontière orientale (Cisjordanie – Jordanie) à Israël et propose de localiser la capitale palestinienne dans la banlieue est de Jérusalem plutôt qu’à Jérusalem même. Le but ultime est de renforcer la colonisation israélienne tout en dépossédant le peuple palestinien de tout levier qui lui permettrait d’exercer sa souveraineté. Comme le note le membre de Hadash (le Front démocratique pour la paix et l’égalité) Ofer Kassif: “Le plan de Trump n’est pas un plan de paix, mais un plan de guerre, un plan visant à commémorer l’occupation et à réguler l’Apartheid. Ignorer et exclure les Palestinien-nes des débats autour du ‘plan’ en est la première indication.”
Rayer la Palestine de la carte fait partie d’un objectif plus global de l’impérialisme, celui du “Nouveau Moyen-Orient” qui vise à déstabiliser la région entière afin d’assurer son hégémonie. Les impérialistes ont fait de la destruction de tout État qui leur résiste leur mission tout en appuyant ceux qui les ont appuyés dont Israël et l’Arabie saoudite sont deux exemples. C’est là la loi d’airain du capitalisme qui a atteint son stade le plus avancée, l’impérialisme: aucune place pour les nations, États ou peuples dont le développement n’est pas en harmonie totale avec les objectifs du bloc impérialiste dominant. L’invasion de l’Irak et de l’Afghanistan, la destruction de la Libye, les guerres de supplétifs en Syrie, les menaces constantes et sanctions contre l’Iran ainsi que la destruction de la Palestine en sont des exemples.
En tant que pays impérialiste et allié de choix des États-Unis, le Canada joue un rôle actif dans l’appui à Israël et ses plans de continuer d’annexer et occuper les Territoires palestiniens. Par exemple, Justin Trudeau a récemment envoyé une lettre au Tribunal pénal international dans laquelle il n’a aucune légitimité dans une enquête au sujet des Crimes de guerre commis contre les Palestinien-nes. Lors des différentes invasion de la Palestine par Israël qui se sont déroulées au cours des dernières années, le Canada a continué d’appuyer Israël tout en démonisant les Palestinien-nes. De plus, le Canada est l’un des quelques pays qui se sont abstenus lors du vote de 2018 dénonçant la déclaration de Trump reconnaissant Jérusalem Est comme capitale israélienne. De surcroit, lorsque les forces démocratiques, notamment étudiantes, se sont organisées à travers le mouvement BDS afin de dénoncer le génocide et le colonialisme israéliens, le gouvernement canadien nous a condamnés, parfois avec force, dans le but de réduire au silence et anéantir tout mouvement de solidarité avec la Palestine. Cet appui du Canada à l’Apartheid israélien n’est en rien surprenant lorsque l’on analyse à la fois le rôle qu’il joue au sein des missions meurtrières de l’OTAN, mais aussi sa propre histoire marquée par l’expropriation continue des nations autochtones de leurs terres ancestrales. C’est pourquoi nous clamons également notre refus de l’impérialisme canadien et du génocide des peuples et nations autochtones.
En cette journée de commémoration de la Nakba, nous dénonçons avec force l’appui canadien honteux à l’Apartheid israélien, aux colonies illégales, à l’oppression violente et au déplacement forcé des Palestinien-nes. La YCL-LJC continue de lutter pour que soient satisfaites les demandes du peuple palestinien, ses dirigeant-es et nos organisations soeurs de la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique: le retrait immédiat d’Israël de tous les territoires occupés, le démantèlement des colonies et du mur d’Apartheid, la levée du siège de Gaza, le droit au retour des réfugié-es, la libération de tous les prisonnier-ères palestiniens et le droit à l’autodétermination des Palestinien-nes. Nous appuyons également le mouvement de Boycott – Désinvestissement – Sanctions dans la lutte pour la libération du peuple palestinien.
Présentment, notre tâche la plus pressante est la construction et le renforcement des mouvements de solidarité avec la Palestine autant au Canada qu’à l’international. Aujourd’hui, nous nous joignons à nos organisations soeurs et appuyons leur initiative intitulée “Flamme du retour” en réponse à la propagande israélienne autour de la “Flamme de l’Indépendance”. Nous encourageons également nos camarades et amis à préparer des affiches de solidarité avec la Palestine.
Depuis 1948, le peuple palestinien lutte pour sa liberté et pour son autodétermination. Tant qu’il sera en proie à l’occupation, il résistera.
Liberté pour la Palestine! Palestine vivra, Palestine vaincra!
الشعب يريد تحرير فلسطين