Comité exécutif central, 8 mai 2020
La YCL-LJC célèbre en ce jour la capitulation de l’Allemagne nazie en tant que coup de grâce du fascisme en Europe. Les soldats soviétiques ont avancé sur Berlin après avoir libéré les camps nazis, ce qui a donné lieu à la fin de la Guerre le 8 mai 1945. En reconnaissant que l’Allemagne nazie ne constitue pas seulement une menace pour ses citoyens mais pour la liberté de l’Humanité entière, l’Union soviétique s’est battue sans relâche contre la plus vile des créations humaines: le fascisme.
Cette victoire a été possible grâce au sacrifice de millions d’individus qui se sont impliqués dans ce combat, en particulier des Soviétiques dont le tribut en pertes humaines est plus du double de n’importe quel autre pays. Nous honorons également les mouvements de Résistance dont les Partisans n’ont jamais hésité à s’organiser clandestinement ni à prendre les armes contre le fascisme et l’occupation. En ce 75e anniversaire, nous saluons ceux et celles qui ont combattu et commémorons le sacrifice de ceux et celles qui sont morts au combat. Nous soulignons que plusieurs d’entre eux étaient des jeunes communistes dont la contribution a été fondamentale dans la victoire des peuples il y a 75 ans.
Après cette victoire, les impérialistes ont tenté de réécrire l’Histoire comme si leur intervention militaire avait amené la Liberté aux peuples du monde. Pourtant, l’histoire du nazisme est liée à celle des États-Unis. Les capitalistes états-uniens ont appuyé l’ascension de l’Allemagne nazie avec des admirateurs de l’eugénisme allemand comme Ford et Rockefeller. Les lois raciales nazies ont inspiré celles de Jim Crow qui sont restées en vigueur plusieurs décennies après la chute du Troisième Reich. Alors que le nazisme n’était déjà plus en vue, bon nombre d’anciens officiels de ce régime ont trouvé asile aux États-Unis.
L’État canadien n’est pas en reste: ses liens avec le fascisme étant liés à son histoire coloniale. Dans Mein Kampf, Hitler note que “nous mangeons du blé canadien sans penser aux Indiens”, s’inspirant ainsi du génocide au Canada. C’est même le Superintendant du ministère des Affaires indiennes, Duncan Scott Campbell, qui a utilisé le premier le terme de “solution finale” en référence à l’élimination des peuples autochtones et de leur culture, prémice aux Pensionnats de réforme dans lesquels les enfants autochtones ont été enrôlés de force et où des milliers sont morts.
De plus, le Premier Ministre McKenzie King rend visite à Hitler en 1937 et relate cette expérience dans son journal. Son gouvernement a, en 1939, refusé l’entrée à plus de 900 réfugié-es juifs du M.S. St-Louis. Plusieurs d’entre eux sont ensuite capturés par les Nazis et tués. Il ne s’agit pas d’incidents isolés puisque plusieurs autres groupes ethniques connaissent pareil sort. Durant la Seconde Guerre mondiale, plus de 22 000 Canadien-nes d’origine japonaise ainsi que plusieurs Italien-nes sont internés sur une base raciale.
Aujourd’hui, les crises intrinsèques du capitalisme sont de plus en plus fréquentes et violentes, pavant ainsi la voie aux idées d’extrême-droite qui prennent des formes les plus diverses dont la résurgence d’idées eugénistes, les solutions écofascistes à la catastrophe climatique et le retour en force d’activités suprématistes blanches. Le racisme, l’anti-sémitisme, le sexisme, la xénophobie, l’islamophobie, le chauvinisme et la violence sous-tendent ce courant. Des groupes comme les Proud Boys, les Soldats d’Odin, La meute, le mouvement des Gilets Jaunes du Canada en sont l’expression politique et organisent autour de ces idées. Ces groupes fascistes d’extrême-droite continueront sans doute de florir au gré des crises capitalistes.
La crise économique des années 1930 a pavé la voie à un appui massif aux idées fascistes. Nous devons nous préparer au pire devant ce qui semble être une catastrophe économique sans précédent déclenchée par la pandémie de COVID-19. Alors que leur système continue de s’embourber, les capitalistes devront s’appuyer sur des mesures de plus en plus brutales, réactionnaires et répressives pour continuer d’amasser les profits produits par la classe ouvrière. Les syndicats, services publics, femmes, personnes racisées et droits fondamentaux (incluent celui de s’organiser et de résister) seront la cible de ces attaques.
Maintenant plus que jamais depuis la victoire du 8 mai 1945, nous devons être vigilants à l’effet que la lutte contre le fascisme n’est pas terminée. La YCL-LJC appelle tous les groupes progressistes à s’organiser et à lutter ensemble pour dénoncer et triompher des groupes fascisants. En tant que jeunes communistes, nous savons que cette lutte fait partie d’une lutte plus large, celle pour la construction du socialisme, un monde basé sur la dignité humaine, la paix et qui sera exempt de crises économiques et de la réaction d’extrême-droite.