Pour une reprise favorable aux masses populaires, pas au saccage capitaliste!

Comité exécutif central, mars 2020

Nous saluons les efforts des travailleur-euses de la santé qui, dans la lutte contre la pandémie de COVID-19, continuent d’assurer les services essentiels pour répondre à cet état d’urgence. Depuis plus de 30 ans, les syndicats du service public et les organisations populaires et démocratiques n’ont cessé de lutter contre la privatisation, la perte d’emplois et les fermetures dans le domaine de la santé. Notre système de santé public arrivait à saturation avant même l’éclosion de la pandémie. Des décennies de coupes et d’austérité exposent à la maladie en particulier les travailleur-euses, les Autochtones, les personnes privées d’emploi, les personnes âgées et les moins nantis si aucune action d’urgence n’est prise. 

AUCUN TRAVAILLEUR-EUSE NE DOIT ÊTRE LAISSÉ POUR COMPTE 

Tous et toutes ont le droit de travailler dans un environnement sécuritaire. Aucun travailleur-euse ne doit être forcé à choisir entre sécurité et salaire. La planche de salut proposée par Trudeau est insuffisante: une assurance emploi qui ne garantit que 55% du salaire précédent mènera des millions de personnes à la misère, sans compter que nombreux sont les travailleur-euses précaires qui n’y ont pas accès. Des garanties concernant la protection d’emploi et compensation garantie sont primordiales. Parmi celles-ci, soulignons les mesures suivantes: 

  • Garantir au moins 21 jours d’absence pour cause de maladie avec solde; 
  • Rendre l’Assurance Emploi non contributive, universelle et accessible immédiatement à tous les travailleur-euses, incluant ceux à statut précaire ou à temps partiel pendant toute la durée de leur période de chômage et ce, avec une rémunération à 90% de leur rémunération; 
  • Introduire immédiatement un revenu annuel viable garanti; 
  • Protéger les travailleur-euses de la santé, incluant dans les secteurs de soins à longue durée et des autres services d’urgence, et mettre en place des services de garde d’urgence gratuits; 
  • Introduire une législation contre les licenciements boursiers pour empêcher les fermetures et mises à pied non-justifiées; 
  • Appliquer le droit de tout travailleur-euse – organisés ou non – à refuser un travail non sécuritaire; 
  • Appliquer les recommandations sanitaires liées au COVID-19 dans les différents lieux de travail et imposer des pénalités aux patrons qui les violeraient, puis mettre en place une assistance téléphonique pour rapporter les violations patronales; 
  • Les travailleur-euses migrants exploités par le Programme des travailleur-euses étrangers temporaires doivent avoir accès aux services sociaux dont ils ont besoin et leur liberté et sécurité de mouvement doit être garantie. 

UNE ATTAQUE CONTRE UN-E EST UNE ATTAQUE CONTRE TOUS – TOUTES 

La pandémie de COVID-19 est un virus qui affecte toutes les couches de la société. Un système de santé à bout de souffle laissera pour compte beaucoup trop de personnes et prodiguera des traitements partiaux basés sur le profit et non sur la science ni les besoins. Les soins de santé universels sont une condition essentielle pour lutter contre ce virus. L’accès aux soins de santé doivent être étendus et des mesures préventives doivent être appliquées. C’est le moment crucial pour étendre notre service de santé publique et appliquer des mesures sérieuses et proactives. Les travailleur-euses de la santé prient les entreprises de fermer afin de ralentir la transmission du virus, ce qui donne matière à réflexion. Sous le capitalisme, les profits de la classe dirigeante auront toujours priorité sur la vie des travailleur-euses. Nous proposons donc: 

  • Ne plus demander la production de cartes d’assurance maladie pour la durée de la crise et prodiguer les soins nécessaires à tous ceux et celles qui en ont besoin; 
  • Étendre le système de santé publique afin de couvrir les médicaments de prescription, les soins dentaires, la physiothérapie, les services d’ambulance, la gratuité des prothèses oculaires gratuitement et toute assurance complémentaire; 
  • Nationaliser la production, recherche et développement de produits pharmaceutiques; 
  • Le financement immédiat des hôpitaux pour rouvrir des services et lits condamnés, incluant le déblocage de capital pour de nouveaux hôpitaux, plus de personnel et d’équipement si nécessaire; 
  • L’accroissement immédiat du financement pour accroitre la capacité du système hospitalier, le nombre de personnel de la santé à travers le pays sur la base des besoins de la population en portant une attention particulière aux communautés autochtones et nordiques qui, pour la plupart, sont frappées d’ordres de faire bouillir l’eau et ne bénéficient d’aucun accès à des hôpitaux ou services de santé adéquats à proximité;
  • Le financement immédiat de visites à domicile pour les ainé-es et tous ceux et celles placés en quarantaine ou en isolement volontaire sur la base des besoins, incluant l’approvisionnement en nourriture, médicaments et autres denrées nécessaires; 
  • Le financement immédiat et la surveillance des centres de soins à longue durée qui représentent les endroits où les personnes âgées et les plus malades sont le plus à risque, où le ratio soignant – patient est le plus élevé et où les employé-es sont souvent embauchés sous contrats dont les termes les forcent à travailler dans plusieurs centres; 
  • Le financement immédiat des services de santé publics, incluant la mise à disposition de plus de matériel pour tester le COVID-19 et la restauration d’unités de soin condamnées à la suite de coupes par des gouvernements de droite. 

PRIORITÉ AU PEUPLE, PAS AUX PROFITS CAPITALISTES 

En période de crise, les fractures de classes s’exacerbent. Il n’y a pas d’entreprise en besoin de sauvetage financier. Il y a d’une part les travailleur-euses et de l’autre, les patrons dont les intérêts sont fondamentalement opposés. Le gouvernement libéral distribue des milliards de dollars aux entreprises pendant que des milliers de travailleur-euses sont mis à pied. Des milliers de jeunes se demandent comment payer leurs prêts. Plus de 500 milliards sont mis à disposition pour les entreprises par le gouvernement. Les banques canadiennes ont reçu plus de 114 milliards de dollars en liquidités et en prêts par les gouvernements lors de la crise financière de 2008 – 2009. Selon certaines études, trois banques canadiennes (CIBC, BMO et la Banque Scotia) étaient en faillite à un moment de la crise et les plans de sauvetage gouvernementaux ont excédé leur valeur marchande. Trudeau se prépare à offrir des plans de sauvetage d’environ 10 milliards pour les entreprises des secteurs gazier et pétrolier alors que la majorité de la population au Canada est à quelques semaines voire jours de l’insolvabilité financière. Il est inconcevable qu’en période de crise, le Canada donne la priorité aux profits des monopoles gaziers et pétroliers plutôt qu’à la vie humaine. C’est pourquoi nous revendiquons: 

  • L’élimination de la dette étudiante et des dettes liées au crédit à la consommation;
  • Étendre et appliquer le ban sur toute éviction et saisie de biens; 
  • Déférer les paiements de loyer, abaisser le montant des loyers et implémenter un plafond pour les prix des loyers de sorte à ce qu’il s’élève au maximum à 20% des revenus des ménages; 
  • Garantir le logement pour les personnes sans domicile fixe en développant des logements d’urgence, temporaires et du logement social permanent; 
  • Assurer du logement d’urgence sur les réserves autochtones et dans les communautés nordiques et isolées; 
  • Déférer les dettes personnelles, incluant les hypothèques et prêts; 
  • Personne n’est illégal! Les droits des réfugié-es, demandeur-euses d’asile et les sans papiers doivent être garantis; 
  • Les services sociaux doivent être considérablement étendus, la distanciation sociale et l’isolement volontaire ne sont pas, aujourd’hui, des options viables pour tous et toutes; 
  • Les professeurs doivent avoir accès à des ressources d’urgence incluant des fonds afin de garantir leur mission éducative; 
  • Les prêts aux entreprises ne doivent pas être des plans de sauvetages publics comme lors de la crise de 2008 – 2009. Les ressources publiques investies doivent être accompagnées d’une prise de participation de l’État dans les entreprises aidées, voire leur mise sous contrôle public lorsqu’il en va de l’intérêt public (ex. Les secteurs de l’énergie, des banques et du transport); 
  • La réallocation des dépenses militaires vers des services publics comme la santé afin de mettre à disposition de la population des hôpitaux, des lits, d’augmenter le personnel et l’équipement médical, de financer la recherche médicale, pourvoir plus de matériel de test pour le COVID-19 et pour protéger les emplois, salaires des travailleur-euses, des personnes malades, âgées et moins nanties;

En envoyant de l’aide matérielle et des travailleur-euses de la santé aux premières lignes, les peuples de Cuba et de Chine témoignent à nouveau de leur engagement internationaliste devant les peuples et travailleur-eses du monde. Cette contribution significative des travailleur-euses cubains en particulier dans le secteur de la pharmacologie et leur mandat anti-impérialiste représentent des piliers importants dans la lutte à venir. Plusieurs leçons sont à tirer de cette lutte contre le COVID-19 de la part des travailleur-euses et des services publics à Cuba, en Chine, en Corée populaire, au Laos et au Viêt-Nam. La Fédération syndicale mondiale a été la première à demander des mesures exigeant la protection et le renforcement des conditions de santé et de vie des travailleur-euses pour tous les travailleur-euses. La coopération internationale est de mise pour lutter contre cette pandémie. 

Les sanctions tuent nos frères et soeurs du monde. L’application de sanctions canadiennes sont mortifères pour des millions de personnes plus vulnérables dans des pays dont la Corée populaire, le Nicaragua, l’Erythrée, l’Iran, la Syrie, le Venezuela et le Yémen. Le Canada appuie les plans sionistes de colonisation qui porte déjà atteinte à des millions de Palestinien-nes, situation qui s’aggravera à mesure que l’impact du virus croitra. Le refus de fournir des médicaments salvateurs aux personnes plus à risque place les peuples de ces pays en situation de danger grave. La Loi Helms-Burton et le blocus Yanqui contre Cuba sont dénoncées par la vaste majorité des pays du monde et il est absolument illégal d’en étendre l’application au Canada. Il est grand temps d’abroger toutes les sanctions maintenant! Plus que jamais, la coopération et la solidarité entre les peuples sont de mise. Cette pandémie est mondiale et elle implique une lutte et des solutions internationales. 

Nous témoignons de notre solidarité avec nos organisations soeurs regroupées dans la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique. La jeunesse du monde doit collaborer à la science et aux mesures de sécurité qui ont fait leurs preuves au-delà des lignes de fracture imposées par les impérialistes. L’heure est au partage des progrès scientifiques, pas à leur thésaurisation pour les profits capitalistes. Notre lien internationaliste est indivisible et nous devons lutter ensemble pour atteindre notre objectif final: le pouvoir ouvrier. Permettre aux travailleur-euses diriger l’économie démocratiquement pavera la voie à un avenir où la production sera l’oeuvre des efforts collectifs de la société et sera destinée à satisfaire les besoins de tous et toutes. 

Nous sommes à la croisée des chemins et il est impératif que la jeunesse assume son rôle dirigeant dans la lutte pour notre avenir collectif. Un autre monde est possible, un monde exempt d’exploitation, de cupidité, de pauvreté et d’insécurité. Ce n’est pas tâche aisée, mais un but nécessaire que nous atteindrons par nos luttes. C’est là notre tâche à nous, jeunes travailleur-euses et étudiant-es. 

Il est temps de s’organiser! La jeunesse, c’est l’avenir; l’avenir, c’est le socialisme!