Déclaration conjointe d’organisations de jeunesse communistes américaines, 9 aout 2019
Nous, organisations de jeunesse communistes des Amériques soussignées affirmons :
- Notre pleine solidarité avec tous les jeunes et leurs familles qui ont été forcés d’émigrer de leur pays à cause du capitalisme et de ses conséquences. Mois après mois, des milliers de jeunes Centraméricains et Mexicains sont contraints de risquer leur vie en fuyant la misère, le chômage, le trafic de drogue et la répression étatique. Cela aboutit à une situation inhumaine dans laquelle des migrants sont retrouvés morts dans la rivière Usumacinta ou dans le Rio Grande, disparus ou kidnappés par des cartels durant leur transit, ou encore, arrêtés par la garde nationale au Mexique, puis la patrouille frontalière américaine. L’un des cas les plus tragiques et emblématiques est celui du Salvadorien Alberto Martinez, qui, à 25 ans, est mort noyé avec son bébé alors qu’il tentait de traverser le Rio Grande. Ceux qui parviennent à surmonter cet enfer s’établissent dans un nouveau pays (États-Unis et au Canada), où ils sont confrontés à une exploitation particulièrement violente, sans accès au droit du travail, à la persécution, vivant souvent dans l’ombre avec la peur constante d’être expulsés vers leur pays;
- Notre rejet de l’impérialisme dont font partie les accords de libre-échange, tels que l’ALENA-CEUM ou l’ALEAC, qui établissent la libre circulation des capitaux et des biens, mais bloquent la mobilité de la main-d’œuvre. Ainsi, la valeur de la main-d’œuvre est réduite, tant dans les pays d’origine que dans le pays d’accueil, et alimente la division de la classe ouvrière;
- Notre combat et notre opposition à la xénophobie, au racisme et au chauvinisme impulsés par certaines forces politiques de nos pays respectifs visant à diviser la classe ouvrière et à positionner les alliances et les intérêts des capitalistes. Pour combattre cette idéologie, nous disons à la jeunesse de nos pays: « La classe ouvrière est internationale! » Nos alliés sont les jeunes travailleurs, les paysans et les secteurs populaires, quelle que soit leur nationalité, soulignant que l’ennemi à vaincre est la bourgeoisie et l’impérialisme.
- Nous dénonçons l’impérialisme états-unien et son représentant actuel Donald Trump dans son assaut contre les migrants. Les déportations et les détentions se sont multipliées, ce qui a conduit à séparer les enfants de leurs familles et à les enfermer dans une cage pour animaux. Son discours xénophobe qui accuse les migrants d’être des criminels a pour objectif principal d’éviter l’union des travailleurs des Amériques, quel que soit leur statut en matière d’immigration. Le gouvernement états-unien n’a pas l’intention de freiner la migration, mais seulement de la maintenir dans l’illégalité, de la maintenir dans l’ombre et à tout moment de réduire la valeur de leur main-d’œuvre et d’augmenter les profits des capitalistes qui soutiennent leur gouvernement;
- Nous dénonçons la politique d’immigration du gouvernement mexicain actuel, dirigé par Andrés Manuel Lopez Obrador, qui a peu à peu cédé au chantage de l’administration Donald Trump, se prononçant en faveur de la bourgeoisie exportatrice mexicaine contre la menace d’imposition de tarifs douaniers, en réduisant les migrants au sort de monnaie d’échange. Le gouvernement d’Obrador a déployé des forces militaires, sous l’égide de la Garde nationale, pour endiguer et chasser les migrants d’Amérique centrale qui tentaient de traverser le pays. Les expulsions ont été considérablement augmentés et la liberté de circulation, bien entamée avec des points de contrôle dans tout le pays pour examiner le statut d’immigration. Avec cela, le gouvernement mexicain actuel transforme tout le pays en un nouveau mur tant attendu par Trump et l’impérialisme états-unien.
Nous dénonçons également le rôle de la bourgeoisie et des gouvernements d’Amérique centrale dans la crise migratoire, en particulier au Guatemala, en El Salvador et au Honduras. Les niveaux élevés de corruption et la répression étatique renforcent la tendance à la migration provoquée par l’exploitation capitaliste. En outre, ils concluent des accords avec l’impérialisme américain pour limiter l’émigration de leurs pays, tels que l’accord du « tiers pays sûr » signé par le gouvernement du Guatemala, qui facilite l’expulsion des Honduriens et des Salvadoriens qui demandent l’asile aux États-Unis;
- Nous, organisations de jeunesse communistes signataires, reconnaissons la nécessité d’accroitre nos échanges dans l’analyse des conditions qui frappent notre génération en Amérique, ainsi que l’obligation de mener des activités, des journées de lutte communes afin d’établir une coordination de lutte contre l’impérialisme en tant que stade suprême du capitalisme, auquel nous devons opposer la seule issue révolutionnaire possible : l’édification du socialisme-communisme contre la barbarie.
Organisations signataires :
Jeunesse Communiste de Bolivie
Union de la Jeunesse Communiste – Brésil
Ligue de la jeunesse communiste – Canada
Jeunesse Communiste d’Équateur
Jeunes Communistes d’El Salvador
Ligue des Jeunes Communistes États-Unis (LYCUSA)
Jeunesse du Parti Travailliste Guatémaltèque
Fédération des Jeunes Communistes – Mexique
Jeunesse Communiste Paraguayenne
Jeunesse Communiste du Venezuela
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