Le 8 mars, agissons pour avancer le mouvement pour l’égalité des femmes. Célébrons et honorons les femmes révolutionnaires qui luttent contre le système capitaliste et patriarcal, celles qui ont fait l’histoire et celles qui poursuivent cette tradition. Les pays capitalistes soit ne reconnaissent pas les luttes des femmes lors de la Journée internationale des femmes ou encore tentent de les instrumentaliser afin d’en faire une journée inoffensive basée sur la célébration de la féminité plutôt qu’enracinée dans les décennies de luttes pour la libération de la femme, tel qu’attesté par l’idée populaire selon laquelle les femmes sont opprimées parce qu’elles sont moins nombreuses à être PDG.
Le fait est que la Journée internationale des femmes a toujours été, et continuera ainsi, une journée consacrée aux luttes des femmes pour leur émancipation, l’égalité au travail, à domicile et dans les rues. Jeunes communistes, nous clamons avec fierté que les racines de cette journée proviennent du mouvement communiste : c’est Clara Zetkin et Alexandra Kollontai qui ont pris l’initiative de consacrer cette journée aux luttes des femmes à travers le monde.
Alors que les prix augmentent, que les salaires stagnent, que les allocations pour enfants et d’invalidité restent au plus bas, tandis que les gouvernements à travers le Canada continuent d’adopter des budgets d’austérité, les femmes comptent parmi les plus durement touchées. Plusieurs d’entre elles sont contraintes de subir la violence conjugale à cause du manque de logements sociaux décents et abordables. L’iniquité salariale, qui affecte en particulier les femmes racisées, perétue la pauvreté. Le manque de ressources dans les garderies impose un fardeau financier important pour les familles et extrait plusieurs femmes du travail. De plus, l’accès à plusieurs services essentiels dont à l’avortement, aux refuges pour femmes, centres d’aide aux victimes de viol continue d’être compromis.
Quant aux jeunes femmes confrontées à des dettes étudiantes astronomiques et forcées d’accepter d’accomplir des stages non-payés notamment pour « avoir de l’expérience », elles comptent parmi les plus affectées également, tout comme celles qui sont confrontées à de plus en plus d’obstacles à l’emploi et qui devront se rabattre sur des emplois plus précaires à cause de la dévaluation de ce qui est considéré comme du travail « féminin ».
Alors que l’extrême-droite s’organise de plus en plus ouvertement, les attaques contre les femmes racisées augmentent, en particulier les actes de violence et de discrimination islamophobes. Les suprématistes blancs tentent de disculper leur bigoterie en utilisant un semblant de discours féministe afin d’attaquer l’Islam et les femmes voilées plutôt que de s’attaquer au cœur de l’oppression de la femme : le patriarcat. Des mouvements comme celui des « incels » (célibataires involontaires), tout comme les autres groupes populistes ne font pas que propager des discours misogynes. Ils s’organisent sur nos lieux d’études et ailleurs. Pendant ce temps, leurs idées sont banalisées lorsqu’elles ne sont pas carrément promues par les forces de droite « traditionnelles » dont le Parti conservateur, le Parti « populaire » de Maxime Bernier ou encore Doug Ford et son gouvernement qui a récemment passé une directive forçant les universités à sanctionner ceux et celles qui s’opposeraient aux organisations d’extrême-droite sur nos lieux d’études.
Pendant ce temps, les femmes trans, en particulier les femmes trans racisées, sont de plus en plus la cible d’actes de violence meurtrière. Plusieurs femmes et filles autochtones demeurent disparues ou assassinées pendant que leurs assaillants jouissent d’une impunité là où le gouvernement et les forces de l’ordre comptent souvent parmi les auteurs de cette violence.
Alors que le Canada continue de prendre part aux agressions impérialistes notamment à travers sa participation au sein de l’OTAN, qu’il sanctionne et menace le Venezuela, qu’il perpétue sa longue tradition colonialiste de pillage des richesses en Afrique et qu’il prend part à la destruction de notre environnement, les femmes sont souvent parmi les premières à en souffrir.
Récemment, les femmes ont pris part à plusieurs mobilisations couronnées de succès tant ici qu’à l’international. Dans la province indienne du Kerala, 5 millions d’entre elles se sont organisées pour former un mur de protestation contre le gouvernement fasciste de Modi. En Espagne, l’an dernier, des millions de personnes ont pris part à une grève féministe organisée le 8 mars. Cette année, syndicats et organisations de femmes se préparent à des mobilisations similaires. Au Venezuela, où elles ont acquis des avancées considérables depuis le début du processus bolivarien, les femmes sont sur la ligne de front dans la défense de leur patrie contre une possible intervention impérialiste, conscientes que le plan des impérialistes est de les forcer à accepter des conditions similaires à celles qu’imposent Bolsonaro ou Macri aux femmes de leur pays, conditions qui poussent à la violence et la discrimination genrée à grande échelle.
Chez nous, les dizaines de marches et manifestations annuelles du 14 février dernier ont dénoncé la violence coloniale et genrée dont sont victimes les femmes et filles autochtones à travers le continent. En janvier, la Marche des Femmes a attiré plusieurs femmes réclamant l’égalité dans les rues. Ces succès doivent être célébrés et devenir prélude à renforcer le mouvement des femmes afin d’obtenir un changement fondamental nécessaire à mettre fin à la violence genrée, à éliminer la pauvreté, l’iniquité, et à assurer que la terre, la nourriture et l’eau soient protégés.
Pour obtenir ce changement fondamental, nous devons reconnaitre et détruire la cause profonde de l’oppression des femmes, le capitalisme, et lutter pour une société nouvelle exempte d’oppression, d’exploitation et de guerres : une société socialiste. Le Capitalisme est basé sur l’exploitation de la classe ouvrière et s’appuie sur l’oppression de la femme, le renforcement de valeurs hétéronormatives et sur la binarité de genre. Bien que pré-datant le capitalisme, ces derniers éléments ont été transformés par ce système économique afin de maximiser les profits et renforcer le travail reproductif. Alors que nous devons nous organiser et lutter pour des demandes immédiates en faveur des femmes de la classe ouvrière dont l’équité salariale, nous reconnaissons également la nature insidieuse du « mariage parfait » entre le capitalisme et le patriarcat. La Ligue de la jeunesse communiste appelle à agir contre le capitalisme, contre toutes formes d’oppression contre les femmes et appelle à organiser la riposte sur nos lieux de travail, dans les universités et dans les rues.
*Vous trouverez une version imprimable de cette déclaration ici.