La YCL-LJC condamne avec véhémence le coup d’État contre le Venezuela perpétré par les États-Unis, le Canada, l’Union Européenne et les gouvernements réactionnaires d’Amérique du Sud, incluant ceux du Brésil et de la Colombie, les deux représentant des bases arrières potentielles pour des plans d’invasion de l’impérialisme OTAN et US.
Plus particulièrement, nous condamnons le rôle que joue le Canada dans la démonisation du Venezuela et de son gouvernement depuis plusieurs années déjà. En fait, le Canada a fait beaucoup plus que simplement reconnaitre Juan Guaido comme le Président intérimaire du Venezuela. Depuis plusieurs années, le Canada a joué un rôle de premier plan dans la déstabilisation du pays tant du point de vue matériel que logistique à travers des actions qui incluent sanctions financières contre le gouvernement, appui à une Cour suprême « en exil » depuis 2016. En outre, deux semaines avant l’auto-proclamation de Guaido en tant que Président, Chrystia Freeland s’est entretenue avec lui au cours d’une réunion bilatérale.
Bien que la reconnaissance de Juan Guaido comme nouveau président par les États-Unis, l’OTAN et leurs alliés fasse partie d’un plan plus large visant à déstabiliser le pays, il n’en demeure pas moins que celle-ci représente une fuite en avant dans les visées impérialistes dont le but est de forcer les Vénézuélien.nes à revenir à l’époque de la dictature de Pérez Jiménez, à une époque où leur pays n’était pas dirigé depuis Caracas, mais depuis le Pentagone et où ce modèle était étendu à l’échelle de l’Amérique latine.
De plus, la reconnaissance de ce chef d’État parallèle par les puissances impérialistes pave dangereusement la voie à l’émergence de scènes de violence dignes d’une guerre civile qui pourraient justifier une intervention militaire. Ce danger se situe à un niveau jamais vu depuis l’invasion du Nicaragua par les troupes états-uniennes en 1988, ce qui a généré entre 30 et 50 mille morts.
Dans ce contexte, la YCL-LJC exprime son appui le plus total envers le peuple vénézuélien et son droit à l’auto-détermination; et condamne toute action qui pourrait mettre à mal ce droit fondamental. Nous appuyons également Nicolas Maduro comme le seul Président légitime du Venezuela, élu en mai 2018 avec une majorité de 67% des suffrages au cours d’élections au cours desquelles les observateurs internationaux (incluant des canadien.nes) n’ont rien eu à déclarer.
Nous exprimons notre entière solidarité envers le peuple et la jeunesse du Venezuela qui ont courageusement luttent depuis plusieurs années contre l’impérialisme et qui défendent leur pays contre les différentes tentatives de déstabilisation qui incluent une guerre économique menée par les impérialistes et leurs supplétifs, une guerre médiatique acharnée et plusieurs tentatives de coup d’État, à commencer celle de 2002. Nous nous tenons à leur côté dans leur lutte dans la défense d’un processus anti-impérialiste de transformation sociale qui a permis le peuple du Venezuela de bénéficier de mesures sociales comme l’éducation gratuite, le droit de grève et le droit à bénéficier d’un logement décent; droits dont nous ne bénéficions toujours pas au Canada.
Nous savons pertinemment que les impérialistes n’ont aucun intérêt dans la défense de la démocratie en Amérique latine ou ailleurs. Les récents développements dans la région font preuve du contraire. Au lieu de défendre la démocratie, l’impérialisme n’hésite pas à s’allier avec les éléments les plus réactionnaires afin de protéger ses propres intérêts. Ceci montre une fois de plus que, pour défendre son accès aux ressources naturelles (dont le pétrole et les ressources minières du Venezuela), à de nouveaux marchés et à une main d’œuvre à bon prix, l’impérialisme n’a pas seulement recours à la guerre, mais aussi au fascisme. Nous ne pouvons avoir confiance en Trump ni à aucun dirigeant des pays de l’OTAN lorsqu’ils parlent de restaurer la « démocratie ». Ce à quoi ils se réfèrent derrière un tel vocable, ce n’est ni plus ni moins à la « responsabilité de protéger » ou aux interventions humanitaires. Ce qu’ils essaient par un tel truchement donc, ce n’est que justifier des interventions militaires si nécessaire.
Alors qu’un scénario similaire à celui de la Libye, de la Yougoslavie, de l’Afghanistan ou de l’Irak semble de plus en plus plausible au Venezuela, et alors que l’impérialisme a dans sa ligne de mire de plus en plus de pays dont la République populaire démocratique de Corée et l’Iran, mais aussi de plus grands pays dont la Russie et la Chine, il ne fait aucun doute que la solidarité avec le Venezuela ne peut être considérée à l’extérieur de la lutte contre l’impérialisme et pour un monde de paix et de solidarité.
Devant l’urgence de renforcer une telle lutte, il est de notre devoir de nous assurer que le mouvement étudiant et le mouvement de jeunesse, qui ont historiquement joué un rôle prépondérant dans le mouvement contre la guerre que ce soit en 2003 en s’opposant à la guerre en Irak ou plus tôt contre la guerre au Viêt-Nam, reprenne la rue et organise une riposte militante, massive et populaire.