La YCL-LJC dénonce la loi spéciale adoptée par le Gouvernement Trudeau le 26 novembre dernier, forçant du même coup le retour au travail des agent.es postaux en grève tournante depuis le 21 octobre dernier et sans convention collective depuis plus d’un an.
Nous exprimons notre appui sans faille aux travailleur.euses des postes en lutte contre une direction et un gouvernement qui leur font, à l’instar de 2011, la sourde oreille alors qu’ils n’ont aucun scrupule à faire les quatre volontés du patronat qui n’attend que le nivellement vers le bas des employé.es postaux dans le but d’assurer une privatisation de Postes Canada.
Cette loi spéciale, que d’aucuns qualifient d’anticonstitutionnelle, représente une dangereuse attaque contre le droit à la libre négociation dans une entreprise publique. Avec cette loi, le gouvernement Trudeau ne s’est pas simplement attaqué au STTP, mais il a déclaré une guerre ouverte au mouvement syndical du pays. Ainsi, plusieurs grands syndicats ont levé des lignes de piquetage au Centre de traitement du Pacifique le 28 novembre dernier, puis des actions similaires ont eu lieu à Windsor et à Edmonton les 29 et 30 novembre derniers. En outre, le 1er décembre dernier, une journée d’action a mobilisé des militant.es syndicaux et communautaires partout à travers le pays.
Nous dénonçons également le coup monté de la direction de Poste Canada qui n’a pas hésité à exagérer les délais de livraison des colis et les impacts des grèves tournantes, allant même jusqu’à orchestrer une campagne de peur au sujet de la livraison des chèques de pension et d’autres produits essentiels. Cette campagne a été relayée par la ministre Patty Hajdu qui a inventé de toute pièce un personnage, « Jack », qui n’aurait pas reçu son chèque de pension. On n’est pas loin de Joe the Plumber de Donald Trump… Tout ce coup monté a été utilisé afin de justifier le retour au travail forcé des employé.es postaux.
Bien loin d’être en grève contre le public ou contre les petites entreprises, comme la campagne gouvernementale et patronale a tenté de présenter le conflit, les travailleur.euses de Poste Canada se sont mobilisés pour dénoncer des conditions de travail précaires, des conditions de travail où, à travail égal on ne reçoit pas un salaire égal comme c’est le cas entre les facteur.trices ruraux (majoritairement féminins) et urbains, des conditions de travail où les heures supplémentaires sont obligatoires (au lieu d’engager plus de travailleur.euses), où les employé.es sont forcés de transporter de plus en plus de colis de plus en plus lourd, minant ainsi la sécurité et la santé au travail.
Néanmoins, les revendications du STTP ne s’arrêtent pas aux conditions de travail : il est également question de l’extension des services publics notamment en rétablissant la livraison du courrier à domicile et en créant une banque postale. Il est également question d’écologie puisque le STTP propose un plan pour le remplacement de la flotte de véhicules de livraison par des véhicules électriques.
Toutes ces revendications trouvent écho dans les problèmes auxquels est confrontée la jeunesse. Alors que la majorité des jeunes travailleur.euses sont confrontés à des situations d’emploi précaire, la lutte des postier.ères s’inscrit dans une lutte globale pour des emplois dignes et syndiqués bénéficiant à la fois aux employé.es plus anciens qu’aux plus nouveaux, empêchant ainsi un conflit des générations qui ne bénéficierait qu’aux patrons. Si la direction de Poste Canada gagne cette bataille contre plus de 50 000 syndiqué.es, il ne fait aucune doute que tous les employeurs se sentiront confortés dans leur volonté de saccager les conditions de travail.
Nous nous rappelons les avancées gagnées grâce aux luttes du STTP dans notre pays dont le droit aux congés de maternité ainsi que les âpres luttes qui ont rendu cet acquis possible.
Nous appelons donc à la mobilisation le 1er décembre en appui aux employé.es postaux en défense du droit à la libre négociation de conventions collectives, pour le droit de grève, contre les lois matraques, pour la défense d’emplois dignes et pour la défense et l’expansion des services publics.