1er Mai 2019: 100 ans après la Grève générale de Winnipeg, la jeunesse et les travailleur-euses continuent de lutter pour un monde nouveau, sans guerres, crises ni exploitation

À l’occasion de la Journée internationale des travailleurs et travailleuses, le YCL-LJC adresse un salut chaleureux et fraternel à la jeunesse et à la classe ouvrière qui luttent au Canada et dans le monde pour obtenir de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail, pour l’extension des droits démocratiques, pour la paix et le socialisme.

Cette année, les célébrations du 1er mai se déroulent dans des conditions de plus en plus hostiles pour les peuples et la jeunesse du monde, marquées par l’approfondissement de la crise structurelle du capitalisme, de l’impérialisme et de l’environnement. Aujourd’hui, 1% de la population mondiale détient 80% de la richesse que nous produisons. Pour maintenir ce système et imposer le fardeau de la crise aux travailleur-euses, la classe dirigeante doit s’appuyer de plus en plus sur ses éléments les plus réactionnaires et violents.

Cela signifie que les services sociaux et les droits démocratiques acquis grâce à d’âpres luttes et des mobilisations massives – dont la grève générale de Winnipeg il y a 100 ans – sont constamment attaqués. Ainsi, des gouvernements réactionnaires ont été élus au niveau provincial en Ontario, au Nouveau-Brunswick, en Alberta et récemment à l’Île-du-Prince-Édouard, ainsi qu’au Québec, en instrumentalisant la hargne populaire à travers des revendications populistes et la promesse d’un «changement» pour une population de plus en plus affectée par des années de mesures néolibérales et de politiques d’austérité. Cependant, ces nouveaux gouvernements ont rapidement tombé les masques et ont affirmé leur loyauté envers la défense voire l’expansion des programmes d’austérité anti-populaires.

En Ontario, le gouvernement Ford, juste après son accession au pouvoir, a gelé l’embauche dans le secteur public et mis fin à l’augmentation, longtemps espérée, du salaire minimum à 15$ l’heure. Il a ensuite sévèrement attaqué la qualité de l’enseignement secondaire, permis à l’extrême-droite de s’organiser sur les campus, attaqué les droits des Franco-Ontariens et réduit l’accès à l’enseignement postsecondaire, le tout en un an seulement!

Au Québec, depuis l’élection de la CAQ, les mesures d’austérité du précédent gouvernement libéral sont toujours d’actualité, malgré un franc excédent budgétaire. Une loi restreignant l’immigration a été votée, alors que l’oppression, la discrimination et l’islamophobie sont en phase de devenir politique officielle avec le projet de loi sur la laïcité actuellement en discussion. Pendant ce temps, le gouvernement prend ouvertement le parti des entreprises contre les travailleurs, annonce son intention de se débarrasser des commissions scolaires et offre un cadeau sans précédent à Uber, au dépens des chauffeurs de taxi.

La même chose est à prévoir dans d’autres provinces telles que le Nouveau-Brunswick, où les Conservateurs ont dû s’allier à un parti populiste anti-acadien d’extrême droite pour former le gouvernement, ou en Alberta, où la victoire de Jason Kenny prévoit de nouvelles attaques contre les jeunes, les travailleurs et l’environnement.

Quant aux libéraux fédéraux, ils ont également été élus en octobre 2015 avec une promesse de changement, mais ont continué à défendre le pouvoir des entreprises au détriment des droits des travailleur-euses et des peuples. Toutes les promesses importantes pour lesquelles ils ont portés au pouvoir n’ont pas été tenues. Les grandes entreprises sont, encore une fois, les bénéficiaires de ce gouvernement. Les monopoles pétroliers et gaziers tirent parti de l’engagement de Trudeau de construire davantage de gazoducs, contrevenant au droit à la souveraineté des peuples et des nations autochtones, ainsi qu’à l’Accord de Paris sur le climat. Les administrateurs de Postes Canada ont également trouvé dans Trudeau un allié dans leurs efforts pour écraser davantage les droits des travailleurs et travailleuses des postes, comme en témoigne la loi de retour au travail imposée au STTP en décembre dernier. La classe ouvrière de l’ensemble du pays paiera également le prix d’un nouvel accord dans le cadre de l’ALENA, une charte des droits des entreprises, destinée à attaquer davantage l’emploi ainsi que les services sociaux et les droits des travailleur-euses.

Mais la crise du capitalisme ne consiste pas seulement à attaquer les droits des travailleur-euses au Canada. Elle génère également l’agressivité accrue de l’impérialisme dans le monde et fait peser la menace d’une guerre mondiale à un niveau jamais atteint depuis 50 ans. Les peuples du Venezuela, de la RPDC, de la Palestine, de Cuba, du Nicaragua, de la Bolivie, du Brésil, etc. sont victimes de l’impérialisme et de ses supplétifs qui luttent pour leur imposer un changement de régime politique et les subjuguer à des gouvernements vassaux d’extrême-droite. Honteusement, l’impérialisme canadien ne fait pas exception à la règle et joue un rôle accru pour forcer les peuples du monde à se ranger sous la botte de l’impérialisme occidental.

La solidarité internationale n’est pas qu’un à côté des luttes de la classe ouvrière. La solidarité des peuples du monde contre leur ennemi commun, le capitalisme et l’impérialisme, est au cœur des luttes ouvrières. Aucun travailleur, aucune travailleuse au monde ne bénéficie ni de l’impérialisme ni du capitalisme.

C’est la raison pour laquelle nous avons assisté, au cours de l’année écoulée, à la recrudescence des attaques du capital, mais aussi à la résistance accrue de la jeunesse et des travailleur-euses du monde et du Canada. Les grèves générales en Inde, les soulèvements au Soudan et en Algérie, le peuple du Venezuela défendant sa souveraineté nationale devant tentative de coup d’État en cours de la part des pays impérialistes et leurs supplétifs à l’intérieur du pays, la grève étudiante en Colombie, les femmes défendant leur droit à l’avortement en Argentine, entre autres, montrent à l’impérialisme et aux forces capitalistes que la jeunesse et la classe ouvrière du monde n’ont pas dit leur dernier mot.

Au Canada, les étudiant-es en Ontario, le mouvement contre les stages non rémunérés au Québec, la grève des travailleur-euses postaux, les peuples autochtones qui résistent à la construction d’oléoducs et à l’extractivisme montrent également que cent ans après la grève générale de Winnipeg, la classe ouvrière et la jeunesse sont toujours prêts à s’unir et à résister aux attaques menées par le capitalisme et toujours déterminés à bâtir un nouveau monde exempt de crises, d’exploitation et de guerres.

Vivent luttes des peuples pour la paix et la transformation sociale!

Vive à la Journée internationale des travailleurs et travailleuses!

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