La YCL-LJC appelle à une lutte accrue pour les droits des personnes LGBTQ2S+!

Comité exécutif central, juin 2021

Quarante ans après les raids historiques des bains publics, nous appelons à une lutte accrue pour l’égalité des droits des personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles, transgenres, queer et bispirituelles au Canada!

Bien que la pandémie de COVID-19 ait entraîné l’annulation de nombreux événements de Fierté en personne à travers le Canada, la lutte pour les droits LGBTQ2S+ est plus essentielle que jamais. Penchons-nous sur les racines militantes de la Fierté et rappelons-nous notre propre histoire au Canada. Après des années de répression par la police et la GRC, le catalyseur du mouvement de libération gai au Canada ont été les descentes sur les bains publics de Toronto, qui ont donné lieu à la plus grande arrestation massive depuis la crise d’Octobre. Ces raids, qui ont eu lieu il y a 40 ans, n’étaient pas du tout uniques, puisque des organisations ou des établissements gais et transgenres canadiens avaient fait l’objet de raids répétés au cours des années précédentes. Cependant, même dans les conditions les plus oppressives, les personnes LGBTQ2S+ du Canada et du monde entier ont toujours lutté pour leurs droits. Nous rejetons la corporatisation et l’édulcoration de la Fierté au Canada et reconnaissons l’organisation et le militantisme de nos prédécesseurs LGBTQ2S+.

Les luttes de la communauté LGBTQ2S+ ne se limitent pas aux questions sociales, mais sont entrelacées avec les problèmes systémiques du capitalisme, du racisme et de la suprématie blanche, de l’inaccessibilité des soins de santé et de la répression des droits civils. Ce sont également des questions de classe, qui touchent les personnes les plus précaires de notre société, y compris les personnes sans logement (et en particulier les jeunes sans logement). Les personnes gaies et transgenres subissent des taux plus élevés de harcèlement et de discrimination au travail et sur le marché de l’emploi. Les personnes LGBTQ2S+ souffrent des coûts élevés et de l’accès restreint à d’importants services de santé, en particulier celles qui sont le plus profondément touchées par les problèmes de pauvreté et de racisme. Les droits des personnes LGBTQ2S+ sont continuellement menacés, tant au Canada qu’aux États-Unis, par des législateurs conservateurs et anti-progressistes. Le capitalisme continue de perpétuer ces inégalités, et les personnes LGBTQ2S+ de la classe ouvrière doivent donc faire face à un double fardeau. 

En tant que jeunes communistes, nous demandons l’expansion des soins de santé gratuits et universellement accessibles au Canada, y compris les soins de santé mentale, les soins dentaires, les produits pharmaceutiques, l’optométrie et d’autres domaines de soins de santé souvent non financés par les plans des gouvernements provinciaux. De nombreux domaines de soins de santé chroniquement sous-financés et inaccessibles sont ceux dont les personnes LGBTQ2S+ ont besoin de manière disproportionnée. Les personnes LGBTQ2S+ sont également victimes de discrimination lorsqu’elles accèdent aux soins de santé et sont souvent confrontées à l’homophobie et à la transphobie des pharmaciens et des médecins.

Nous demandons la fin des monopoles pharmaceutiques et des privatisations qui permettent aux entreprises de facturer des prix exorbitants pour les médicaments. Nous exigeons également la mise en œuvre immédiate de soins de santé universellement accessibles dans tous les domaines, y compris pour les produits pharmaceutiques. Dans certaines régions du Canada, les médicaments contre le VIH (PrEP et PEP), dont ont besoin de manière disproportionnée les personnes LGBTQ2S+, coûtent des milliers de dollars par mois, et même les alternatives génériques coûtent des centaines de dollars sans régime d’assurance privé. Les traitements hormonaux de substitution pour les patients transgenres peuvent aussi coûter des centaines de dollars par an sans assurance privée.

D’autres domaines des soins de santé LGBTQ2S+, comme les chirurgies spécifiques aux personnes transgenres, ne sont pas entièrement financés au Canada. Même dans les provinces où elles le sont, les patients doivent encore payer des milliers de dollars de frais pour des travaux jugés « cosmétiques », mais qui sont des procédures essentielles et non négociables. Pendant la pandémie de COVID-19, bon nombre de ces chirurgies – qui ont déjà des listes d’attente – ont été carrément annulées, étant considérées comme des procédures « non urgentes ».

En demandant des soins de santé gratuits et universellement accessibles, nous reconnaissons également que les personnes LGBTQ2S+ au Canada sont plus à risque de développer des troubles de santé mentale. Ces taux plus élevés de dépression, d’anxiété, d’idées suicidaires, d’automutilation, de toxicomanie, de troubles obsessionnels-compulsifs, de phobies et de stress post-​traumatique sont le résultat direct de l’homophobie et de la transphobie, qui découlent de notre société capitaliste et de classe. Nous exigeons la fin immédiate des listes d’attente de plusieurs années pour les soins de santé mentale, ainsi que le financement complet et l’expansion de la psychiatrie, de la thérapie et des autres soins de santé mentale, y compris leur gratuité et leur accessibilité pour toutes les personnes au Canada.

Nous exigeons la fin de la discrimination et des crimes haineux contre les personnes LGBTQ2S+, qui, selon Statistique Canada, ont atteint un niveau record en 2019. La hausse des crimes haineux contre les personnes LGBTQ2S+ au Canada est intimement liée à la haine raciste, anti-asiatique et anti-autochtone : les statistiques montrent que, parmi les crimes haineux homophobes signalés, ceux perpétrés contre des personnes racisées sont souvent plus violents. 

Nous demandons une protection accrue des personnes transgenres, qui sont confrontées à des taux plus élevés de discrimination au travail, d’attaques violentes et d’itinérance. Une étude menée en Ontario a révélé que plus de la moitié des personnes transgenres de la province vivaient bien en dessous du seuil de pauvreté.

En tant que jeunes communistes, nous sommes solidaires du mouvement de libération gai et de la lutte contre l’homophobie, la transphobie, le racisme et la suprématie blanche. Nous rejetons les campagnes corporatives si répandues pendant la saison de la Fierté, qui ne servent qu’à détourner l’attention des problèmes matériels et systémiques qui affectent les personnes LGBTQ2S+. Nous reconnaissons les liens entre le capitalisme, l’homophobie, la transphobie et le racisme et demandons l’égalité totale dès maintenant.